LA PEUR EST LA FACE CACHEE DE L'IMAGINATION - MELCHIOR.

Où étais-tu le soir où Jenna Welsten a été tuée ? : dans le lit d'un mec. n'importe lequel, tu te souviens plus de son nom ou de sa tronche, p'être juste de ses lèvres sur ton corps, au meilleur des cas. enfin bref, t'étais bien occupé. Parle nous de ta famille ? : t'en as rien à foutre d'eux. tu les as laissé tomber derrière toi sans scrupules. tes parents, c'est à peine si tu sais encore qu'ils existent et ton frère, tu l'connais pas au fond. De quoi as-tu peur ? : de la mort. parce qu'il n'y a que ça pour t'arrêter et que tu ne veux pas t'arrêter. c'est comme ça. c'est tout. t'as pas peur de grand chose autrement.

three week ago. la musique est forte. trop forte. elle tape à l'intérieur de ton crâne et ta vue devient floue. l'alcool te bouffe de l'intérieur, ton cœur, ton corps tangue dangereusement. ton regard essaye de se focaliser, comprendre, analyser. merde, putain, concentre toi. tu passes une main tremblante sur ton visage, tes doigts râpent contre ta barbe de trois jours et, finalement, tes prunelles s'accrochent. elles se bloquent. putain de merde. tu as retrouvé tout tes esprits. quelques secondes suffisent quand il s'agit de lui. tu fends la foule, ton regard ne quitte pas cette pouffe aux seins siliconés et au cul à l'étroit dans son jean visiblement trop petit. tu penses faire quoi la ? tu lui aboies dessus, ton regard assassin. aller, dégage, va chercher une autre bite. tu mords de loin, lui lançant un regard noir et elle n'ose pas te contredire, déguerpissant bien rapidement. tu te retournes d'un bloc vers lui. arès. putain. t'es sérieux la ?! tu t'exclames au travers de la musique. je... tu ne lui laisses pas le temps. tes doigts se referment autour de son poignet comme une toile piège un misérable insecte. t'es bien trop alcoolisé pour être contredit ce soir alors que tu le pousses sans douceur dans les chiottes minables de l'établissement. t'allais la baiser si j'étais pas intervenu ? tu aboies, ta voix résonnant dans la pièce. j'vais te montrer ce dont t'as vraiment besoin. et tu te laisses porter, vous vous laissez porter par ces pulsions. mords moi. abime moi. possède moi. tu déverses ta colère dans tes coups de reins, ton amertume dans les marques que tu laisses encore une fois sur son corps. sans pitié.

one week ago. putain accélère mel ! ton pieds s'enfonce sur l'accélérateur alors que tu jettes un coup d'oeil dans ton rétroviseur avant de doubler une autre voiture assez brutalement. fais gaffe merde ! on a du matos fragile dans le coffre. putain faut s'avoir ce que tu veux ? que j'accélère ou que je face gaffe ?! j'peux pas tout faire ! tu gueules dans la panique, évitant de justesse une autre voiture. y'a les flics ?! non. concentre-toi sur la route. tu grognes légèrement, tournant la tête pour répliquer, tes doigts recouverts de gants en cuir se crispant sur le volant. tu tournes la tête vers l'arrière pour jeter un coup d'oeil sur la banquette, mais c'était sans compter la vitesse du véhicule et le piéton qui traversait non loin de vous. c'était inévitable. le choc, violent, un cri, plusieurs, ton esprit bourdonne, ta conscience revient au galop. tu la chasses. putain melchior ! merde, t'as foutu quoi, pourquoi tu regardais pas la route ?! on avait pas... LA FERME tu souffles d'une voix tremblante. putain, c'est vous qui m'avez dit de bouger mon cul ! tu sors de la voiture en claquant la porte, grimaçant face au dégât devant la voiture. merde, merde. c'est toi qui conduisais, c'est toi le fautif mel ! tu te retournes, enragé. mais putain la ferme, c'est pas de ma faute ! tu grimpes dans la voiture, démarrant au quart de tour avant de faire demi-tour. vous vous démerdez, j'suis juste votre conducteur, j'ai rien à voir la dedans ... je, putain ! c'est vrai. tu conduisais juste ce soir. et t'as tué un homme sans faire gaffe. t'es pas dans la merde.